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Entrevues : KROY

Client : Le Point de Vente
Article de blogue - Entrevues, 2018
http://blog.lepointdevente.com/kroy/

ARTISTE DU MOIS – KROYEn septembre 2016, la chanteuse KROY, de son vrai nom Camille Poliquin, lançait Scavenger, son premier album solo. Authenticité, talent et sensibilité émanent de ce premier opus où la douleur et la mort sont au coeur des textes…

ARTISTE DU MOIS – KROY

En septembre 2016, la chanteuse KROY, de son vrai nom Camille Poliquin, lançait Scavenger, son premier album solo. Authenticité, talent et sensibilité émanent de ce premier opus où la douleur et la mort sont au coeur des textes, appuyées par des mélodies électropop tantôt énergiques, tantôt enveloppantes.

KROY est l’artiste du mois chez Lepointdevente.com et elle a gentiment accepté de répondre à mes questions afin que l’on puisse en apprendre davantage sur ses inspirations, sa méthode de travail et ses plans pour 2018.

Tu as un style musical bien distinct. Ta voix est singulière: à la fois douce et puissante, parfois même lyrique. Les thématiques de tes chansons sont quant à elles plutôt sombres. Qu’est-ce qui t’inspire lorsque vient le temps d’écrire? T’est-il déjà arrivé de te dire que certains thèmes ne collaient pas à ta voix?

C’est toujours hyper personnel. Lorsque je compose, c’est parce que je ressens le besoin d’écrire sur des situations que je vis et qui me dérangent. C’est pourquoi je les aborde en fait, ça m’aide. Ensuite, je fais les arrangements musicaux avec les sonorités qui m’inspirent sur le moment. Je n’ai jamais eu l’impression que ma voix n’allait pas avec ce que j’écrivais. En fait, j’ai l’impression que les choses que je vis, je les vis pour une raison et qu’elles font partie de moi. Comme c’est moi qui se rapporte directement à mes textes, ma voix s’y rapporte directement aussi.

Tes chansons, même si elles peuvent paraître sombres, nous font tout de même du bien. Comment expliques-tu ça?

En fait, quand j’écris des chansons, c’est parce qu’elles me font du bien à moi aussi. J’ai toujours composé dans des moments où j’allais moins bien; l’écriture, c’est ma thérapie. Puis, je pense que les sujets que j’évoque, même s’ils sont obscurs, peuvent rejoindre certaines personnes parce qu’ils correspondent à des situations similaires et difficiles que beaucoup de gens traversent.

D’ailleurs, ton processus de création, il ressemble à quoi? Est-ce le texte ou la mélodie qui te vient en tête en premier?

Ni l’un ni l’autre ne vient réellement avant l’un ou l’autre. Je pense à des paroles qui sont aussitôt accompagnées d’un air dans ma tête. J’ai donc plein de petits bouts de chansons a capella enregistrés sur mon iPhone, sans nécessairement savoir quels seront les accords en bout de ligne. Quand je m’apprête à créer une chanson, je vérifie toujours si je serai en mesure de la jouer au piano. Ensuite, je peux m’appliquer à faire les arrangements.

On ne peut pas passer sous silence le fait que tu fasses partie du populaire duo Milk & Bone. Y a-t-il des idées que tu te permets d’explorer davantage en solo que lorsque tu travailles en groupe?

Oui, certainement. Je me garde un côté plus dark pour mon projet solo. Je n’hésite pas à évoquer la mort et d’autres thématiques plus macabres. Aussi, quand j’écris pour Laurence et moi, j’ai le souci de parler en nos deux noms. Je me dois d’utiliser un vocabulaire qu’elle utilise et de parler de réalités qui nous touchent toutes les deux.

Maintenant que 2017 est terminée, quel bilan en dresses-tu professionnellement?

Après la sortie de mon premier album à l’automne 2016, il y a eu plusieurs tournées. Je n’avais jamais fait ça auparavant. J’avais lancé un EP en 2012, mais les tournées solos, c’était du nouveau pour moi. J’ai donc appris à mener devant une foule de gens mes propres chansons, qui avaient si longtemps vécu à l’intérieur de moi ou en studio seulement. J’étais aussi excitée et heureuse de découvrir ce à quoi ressemble mon public: assez diversifié, mais constitué de beaucoup de jeunes, ce qui me fait énormément plaisir, car j’ai moi-même plongé dans l’univers de la musique alors que j’étais ado. J’étais surprise de constater qu’il y avait aussi pas mal de gars (rires). En fait, juste le fait “d’avoir un public” est toujours surprenant et fait plaisir!

Un an et demi après la sortie de ton premier album, travailles-tu déjà sur de nouvelles compositions?

Je suis incapable d’arrêter d’écrire! Je n’ai pas encore pris beaucoup de temps pour tout ça, mais j’ai plusieurs chansons qui dorment auxquelles je suis impatiente de donner un peu d’amour. Dans trois semaines, Milk & Bone sortira son deuxième album, alors il y aura beaucoup de tournées. Ça me permettra de mettre plus de temps sur les chansons et l’écriture pour KROY. J’ai bien hâte!

En 2018, quels sont les défis et les rêves que tu as envie de réaliser?

J’ai envie de retourner en Europe, principalement en Allemagne, où j’étais supposée donner un spectacle l’année dernière – le show avait été annulé puisque mon équipement s’était perdu durant le transport (puis avait finalement été retrouvé 28 jours plus tard… par chance!). J’aimerais aussi visiter l’Asie: rencontrer des gens là-bas, peut-être faire une petite perfo, tâter le terrain en fait. Ça m’a toujours attirée.

En terminant, pour les gens qui ne te connaissent pas vraiment encore, un show de KROY, ça ressemble à quoi?

Ça ressemble à 3 personnes sur une scène: mon drummer, mon claviériste et moi-même. Le drum est assez minimaliste et expérimental. Mon claviériste fait aussi les back vocals. Il y a des moments plus dansants et rythmés, d’autres plus doux et introspectifs. C’est jamais plate et c’est un show qui fait du bien je crois! En tout cas, il me fait du bien à moi (rires)! Ah oui, et je chante beaucoup! (re-rires)

Cloé Lachapelle